Posted on lun, 20 Oct 2025, 09:49
Le Caire (Égypte) – La Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en partenariat avec l’Administration centrale de la quarantaine végétale (CAPQ) du Ministère égyptien de l’agriculture et de la mise en valeur des terres, ont inauguré aujourd’hui, au siège de la CAPQ dans le quartier de Dokki, au Caire, l’atelier national de formation du Programme phytosanitaire pour l’Afrique (PPA).
La CAPQ, qui représente l’organisation nationale de la protection des végétaux (ONPV) de l’Égypte, a organisé la formation du PPA pour un total de 40 spécialistes phytosanitaires nationaux, afin de renforcer leurs capacités en matière de surveillance et de systèmes d’alerte précoce concernant divers organismes de quarantaine et maladies en Égypte, avec l’appui de l’Organisation pour la protection des végétaux au Proche-Orient (NEPPO) et du Conseil phytosanitaire interafricain (CPI) de l’Union africaine (UA).
Le PPA est une initiative panafricaine dirigée par le Secrétariat de la CIPV, avec l’appui de la NEPPO et du CPI de l’UA. Il vise à renforcer les capacités techniques du personnel phytosanitaire dans les 54 pays d’Afrique, en lui fournissant des approches scientifiques modernes et des technologies numériques de pointe afin d’améliorer la surveillance, le diagnostic, la détection, la notification, la prévention et le rétablissement en cas d’apparition de foyers d’organismes nuisibles. Le PPA est actuellement mis en œuvre dans 20 pays africains: 11 en phase pilote (Cameroun, Égypte, Guinée-Bissau, Kenya, Mali, Maroc, Ouganda, République démocratique du Congo, Sierra Leone, Zambie et Zimbabwe) et neuf en phase II (Afrique du Sud, Algérie, Cabo Verde, Libéria, Malawi, République du Congo, Sénégal, Tchad et Tunisie).
Le rôle moteur de l’Égypte dans l’activité phytosanitaire à l’échelle régionale
Dans son discours d’ouverture, le Directeur de la CAPQ, Mohamed El-Mansy, a souligné que cette formation nationale constitue une étape importante dans les efforts menés par l’Égypte pour renforcer ses capacités phytosanitaires et consolider les systèmes de surveillance qui garantissent l’innocuité et la durabilité du commerce agricole. «Nous sommes très fiers de notre partenariat avec la CIPV et la FAO dans la mise en œuvre de ce programme ambitieux, lequel vise à renforcer les capacités techniques des professionnels de la santé des végétaux en Égypte et à travers l’Afrique», a-t-il déclaré.
«Le fait que l’Égypte ait accueilli le lancement du PPA en septembre 2023 témoigne du rôle de premier plan joué par le pays en Afrique et de sa contribution essentielle au commerce agricole mondial. L’organisation du premier atelier régional de formation des formateurs pour 11 pays africains a souligné le rôle central de l’Égypte dans la promotion de la santé des végétaux à l’échelle du continent», a-t-il ajouté.
M. El-Mansy a indiqué que la tenue de cette formation coïncidait avec la livraison du premier lot d’équipements de surveillance et de suivi des organismes nuisibles en Égypte, fourni par le Secrétariat de la CIPV en collaboration avec le Bureau de la FAO en Égypte, afin de soutenir les systèmes nationaux de suivi et d’alerte précoce déjà en place.
Le Directeur de la CAPQ a encouragé les participants à mettre à profit les connaissances nationales, régionales et internationales présentées dans le programme soigneusement élaboré par la CIPV, la FAO et la CAPQ. Il les a encouragés à participer activement à la visite de terrain et à assurer la pérennité du PPA après les avancées réalisées durant la phase pilote, lesquelles ont permis d’identifier plus de 366 points de surveillance des organismes nuisibles grâce aux technologies SIG avancées fournies par la plateforme du PPA.
Pour conclure, M. El-Mansy a souligné la vocation de l’Égypte à jouer un rôle essentiel en tant que pôle de formation pour les pays africains.
S’exprimant au nom du Secrétariat de la CIPV, M. Arop Deng a remercié pour sa part le Gouvernement égyptien et la direction de la CAPQ pour leur collaboration constante et leur engagement en faveur de l’amélioration de la santé des végétaux aux niveaux national et régional.
Il a souligné l’importance de surveiller et de signaler les organismes nuisibles pour satisfaire aux normes phytosanitaires internationales, et a indiqué que le PPA aide les pays à se conformer aux exigences mondiales en matière phytosanitaire grâce aux données fiables et actualisées qu’il fournit concernant la situation des organismes nuisibles. «La prévention des organismes nuisibles et la surveillance précoce sont bien plus rentables et écologiquement plus durables que la gestion des apparitions de foyers», a expliqué M. Deng. «En mettant l’accent sur la détection précoce, nous pouvons mieux protéger les cultures, la biodiversité et la productivité agricole», a-t-il ajouté. Il a salué le rôle moteur joué par l’Égypte depuis qu’elle a accueilli l’inauguration du PPA en 2023, en soulignant les progrès remarquables accomplis par le pays et le fait que les experts égyptiens transmettent désormais leurs compétences à l’échelle nationale, ce qui démultiplie l’impact du programme. Le Secrétariat de la CIPV a également fourni plus de 40 tablettes équipées des logiciels géospatiaux et des applications mobiles du PPA, afin de renforcer la surveillance et le signalement des organismes nuisibles.
«J’appelle tous les participants à s’investir pleinement dans cette formation et à s’engager à améliorer la surveillance des organismes nuisibles, en vue d’accroître la production agricole, d’améliorer les moyens d’existence et de renforcer l’innocuité du commerce. Ensemble, nous pouvons bâtir un système phytosanitaire plus résilient et durable pour l’Afrique», a-t-il ajouté.
Au nom du Bureau de la FAO en Égypte, Mme Jacquelyn Pinat a souhaité la bienvenue à tous les participants et remercié les partenaires nationaux et internationaux pour leur collaboration en vue de faire progresser le PPA en Égypte.
«C’est un grand plaisir et un honneur d’être parmi vous pour l’ouverture officielle de cet important atelier national consacré au Programme phytosanitaire pour l’Afrique», a-t-elle déclaré. «Nous sommes très fiers que l’ONPV de l’Égypte ait été choisie pour accueillir cette activité de premier plan. De par son expertise de longue date, l’Administration centrale de la quarantaine végétale demeure une pierre angulaire du système phytosanitaire en Égypte et un acteur clé de la coopération phytosanitaire dans la région», a-t-elle expliqué.
Mme Pinat a souligné que, ces dernières années, les organismes nuisibles transfrontières ont continué de maintenir sous pression les systèmes nationaux en mettant à l’épreuve leurs capacités de préparation et d’intervention. Elle a indiqué que le Programme phytosanitaire pour l’Afrique (PPA) arrive à point nommé pour harmoniser les efforts entre les pays africains, promouvoir la collaboration et renforcer le respect des normes internationales dans le cadre de la CIPV.
Elle a salué la mise en œuvre proactive du PPA par l’Égypte, lancé en septembre 2023, qui a permis de former neuf formateurs principaux, qui ont à leur tour formé 40 spécialistes phytosanitaires chargés désormais de la surveillance des organismes nuisibles dans les zones agricoles du pays.
«Cette semaine, du 19 au 23 octobre 2025, nous nous réunissons pour renforcer l’un des piliers essentiels de la durabilité agricole, à savoir la protection des végétaux et des ressources agricoles contre les organismes de quarantaine», a-t-elle déclaré. «Grâce à cet atelier, les participants acquerront de nouvelles connaissances, partageront leurs expériences et renforceront les capacités nationales en matière de surveillance des organismes nuisibles, d’analyse du risque et d’intervention d’urgence», a-t-elle ajouté.
Mme Pinat a conclu son propos en exprimant la reconnaissance de la FAO envers l’ONPV, le Secrétariat de la CIPV et l’ensemble des partenaires pour leur engagement en faveur de systèmes phytosanitaires africains plus solides et plus résilients, et a souhaité aux participants une semaine fructueuse et enrichissante placée sous le signe de la collaboration et de l’apprentissage. Dans le sillage des célébrations du 80e anniversaire de la FAO et des préparatifs en cours pour la Journée mondiale de l’alimentation, Mme Pinat a souligné que le Bureau de la FAO en Égypte joue, depuis sa création, un rôle essentiel dans le maintien et la pérennisation des activités de protection des végétaux, notamment celles qui bénéficient aux agriculteurs.
Une vision commune pour une agriculture plus sûre et plus durable
Le Programme phytosanitaire pour l’Afrique (PPA) vise à favoriser le renforcement et la transformation numérique des systèmes phytosanitaires à l’échelle du continent africain, en renforçant les capacités techniques, en favorisant la détection précoce des menaces d’organismes nuisibles et en soutenant l’harmonisation des procédures phytosanitaires. Le financement de la phase pilote du PPA a été assuré par le Département de l’agriculture des États-Unis et son financement actuel provient de la Commission européenne et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord.
Le rôle moteur de l’Égypte – premier pays à lancer le programme – témoigne de son leadership en matière d’innovation agricole, de collaboration régionale et de progrès phytosanitaires. L’atelier national de formation se poursuivra jusqu’au 23 octobre 2025 et sera reconduit la semaine suivante (26-30 octobre). Il alliera séances en salle et exercices pratiques sur le terrain afin de fournir aux participants les outils et les connaissances modernes qui leur permettent d’assurer des mécanismes de surveillance des organismes nuisibles et d’alerte précoce efficaces.