Posted on mar, 17 Jui 2025, 07:40
Des hommes trient des avocats au marché d’Atikilt Tera, à Addis-Abeba. © FAO/Eduardo Soteras
Bien que l’Éthiopie déploie depuis plus de trente ans des services phytosanitaires afin de protéger et de préserver son agriculture et sa biodiversité, aucune évaluation des capacités phytosanitaires (ECP) exhaustive n’avait été réalisée jusqu’en 2024. L’ECP est un outil essentiel pour évaluer le système phytosanitaire d’un pays en recherchant les défaillances et en proposant des solutions.
Consciente des graves lacunes du système phytosanitaire, l’organisation nationale de la protection des végétaux (ONPV), qui relève de l’Autorité agricole éthiopienne (EAA), a mobilisé des financements auprès de donateurs. Le Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce a ainsi financé une proposition de projet visant à réaliser une évaluation complète des capacités, à l’aide de l’outil d’ECP élaboré par la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV). Lancée en novembre 2024, l’ECP a été mise en œuvre par le Bureau de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en Éthiopie, avec le soutien technique du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique de l’Est. Un projet complémentaire de soutien technique fourni par la FAO a permis de couvrir une partie des coûts liés à la série d’ateliers qui ont été organisés.
L’ECP est un processus collaboratif par lequel les parties contractantes à la CIPV mobilisent les parties prenantes clés pour évaluer leurs systèmes phytosanitaires nationaux. Piloté par l’ONPV du pays, ce processus permet de déterminer les principales insuffisances d’ordre organisationnel et technique du système phytosanitaire. Il aide les parties prenantes à cerner les problèmes, à en analyser les conséquences et à élaborer des cadres logiques et des plans de travail, en appliquant des modules définis, afin de combler les lacunes recensées.
L’ECP comprend 13 modules, que l’Éthiopie a tous menés à bien, en associant au processus un large éventail d’acteurs directement impliqués dans les questions phytosanitaires. Parmi les participants figuraient des représentants du Ministère de l’agriculture, d’instituts de recherche agricole, du monde universitaire, d’associations de producteurs et d’exportateurs, du Bureau des affaires juridiques du Premier ministre, du Ministère de la justice, de la Commission de la fonction publique, des principaux membres du personnel phytosanitaire et de l’EAA.
Après avoir mené une analyse de la situation lors de cinq ateliers successifs, l’Éthiopie a réalisé l’ensemble des modules et a consolidé les plans stratégiques élaborés à partir des modules. Elle a ainsi élaboré une stratégie phytosanitaire quinquennale qui permettra à l’ONPV de mieux répondre aux besoins du pays. Cette stratégie devrait stimuler les exportations agricoles et prévenir l’introduction d’espèces exotiques susceptibles de représenter une menace pour la biosécurité de l’agriculture et du commerce international. Le pays est également en bonne voie pour honorer ses obligations internationales en se conformant davantage aux normes de la CIPV. Cela contribuera à préserver durablement la santé des végétaux au niveau national et à garantir l’intégrité du commerce international.
Les ateliers ont mis en évidence le fait que les principales lacunes concernaient les politiques et les instruments juridiques. Bien que l’élaboration de la Proclamation sur la quarantaine végétale et de son règlement d’application ait été entamée il y a plus de dix ans, les réformes institutionnelles et les changements organisationnels au sein du ministère ont retardé sa ratification, qui en est aujourd’hui à sa phase finale. La mise en œuvre du module 2 de l’ECP, consacré à l’élaboration et à la révision de la législations phytosanitaire, a permis de prendre en compte des éléments essentiels et de renforcer le projet de loi. Le texte a déjà été approuvé par le Conseil des ministres d’Éthiopie. Une fois qu’il sera ratifié par la Chambre des représentants, il fournira un cadre législatif complet pour l’application des mesures phytosanitaires dans le pays.
«Au nom de la FAO, je tiens à féliciter l’Éthiopie pour cette étape importante dans ses efforts visant à renforcer la protection des végétaux et les systèmes phytosanitaires du pays», a déclaré Farayi Zimudzi, Coordonnatrice sous-régionale de la FAO pour l’Afrique de l’Est et Représentante auprès de l’Union africaine et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA-ONU).
«Le fait d’avoir mené à bien l’ensemble du processus d’ECP avec le soutien de la FAO et de partenaires clés constitue une avancée significative. Ce processus a surtout permis de relancer une réforme juridique attendue de longue date. Je me réjouis de constater que la Proclamation sur la quarantaine végétale de l’Éthiopie est désormais en phase de finalisation. Nous avons bon espoir de voir les questions en suspens résolues, ce qui ouvrira la voie à la publication officielle d’un instrument législatif complet qui permettra d’appliquer efficacement les mesures phytosanitaires. Cela renforcera non seulement la gouvernance phytosanitaire en Éthiopie, mais stimulera également le commerce agricole et alignera plus étroitement le pays sur les normes phytosanitaires internationales. La FAO est fière d’avoir contribué à ce processus et reste pleinement résolue à aider l’Éthiopie à mettre en place des systèmes phytosanitaires plus résilients, inclusifs et durables», a-t-elle ajouté.
Cet article a été rédigé par l’Autorité agricole éthiopienne, le Bureau de la FAO en Éthiopie et le Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique de l’Est.
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