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Pour mettre un terme à la faim dans le monde, il faut renforcer la protection des végétaux

Posted on lun, 04 Aoû 2025, 14:38

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Pour mettre un terme à la faim dans le monde, il faut renforcer la protection des végétaux Publié le lundi 4 août 2025 à 14h38

© iStock.com Par Sarah Brunel, responsable des affaires courantes du Secrétariat de la CIPV et cheffe de l’Unité de la facilitation et de la mise en œuvre

Et si nous pouvions bâtir un monde libéré de la faim?

Cela peut paraître utopique. Nous devons en tout cas continuer à poursuivre cet objectif. Nous pouvons – et devons – réduire le nombre de personnes qui souffrent de la faim chaque jour. D’après le dernier rapport sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde publié la semaine dernière, on comptait en 2024 quinze millions de personnes de moins touchées par la faim par rapport à 2023. Mais on dénombrait encore entre 638 et 728 millions de personnes souffrant de ce fléau.

Si l’insécurité alimentaire a reculé en Amérique latine et dans les Caraïbes ainsi qu’en Asie, elle a continué de progresser en Afrique. C’est sur ce continent que le coût d’une alimentation saine a le plus progressé, et l’inaccessibilité économique des denrées alimentaires y a aussi augmenté. En Afrique, la prévalence de l’insécurité alimentaire modérée ou grave (58,9 pour cent) est plus de deux fois supérieure à la moyenne mondiale (28 pour cent), tandis qu’en Amérique latine et dans les Caraïbes, en Asie et en Océanie, elle demeure inférieure à cette moyenne. En 2024, environ trois personnes sur quatre dans les pays à faible revenu n’avaient pas les moyens de s’offrir une alimentation saine. Dans le même temps, de moins en moins de personnes dans les pays à revenu intermédiaire ou élevé se trouvent dans cette situation.

Ces chiffres inquiétants reflètent la réalité vécue par les personnes dont la vie est ébranlée par la faim. Pour garantir la disponibilité alimentaire pour tous, il faut pouvoir compter sur des cultures sûres et nutritives, exemptes d’organismes nuisibles et de maladies. Pas moins de 80 pour cent des aliments que nous consommons proviennent des végétaux.

Il est donc logique de disposer d’un mécanisme mondial pour protéger ces ressources alimentaires vitales pour des milliards d’êtres humains. C’est précisément la mission de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), qui met en œuvre des normes phytosanitaires favorisant un commerce agricole résilient face aux organismes nuisibles.

Les normes phytosanitaires garantissent la protection des chaînes d’approvisionnement alimentaire contre les organismes nuisibles. Assurer un approvisionnement alimentaire continu contribue à stabiliser les prix des denrées alimentaires, ce qui permet à un plus grand nombre de personnes d’y avoir accès. Si de multiples facteurs – comme les pandémies, les conflits et les changements climatiques – contribuent à la hausse mondiale des prix alimentaires, il est évident qu’une apparition de foyer d’organismes nuisibles peut encore davantage compromettre la production agricole. Le rapport sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde indique que les organismes nuisibles aux végétaux et les maladies animales ont fortement contribué à la flambée des prix alimentaires observée l’an dernier, qui a eu des répercussions sur les marchés et le commerce mondial.

Dans ce contexte, les normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMP) jouent donc un rôle essentiel. «En garantissant la circulation sûre des végétaux et des produits végétaux, elles jouent un rôle de régulation dans le commerce international. Elles permettent aux pays importateurs de prévenir les apparitions potentielles de foyers d’organismes nuisibles susceptibles d’avoir des conséquences désastreuses et irréversibles.

Des normes reconnues à l’échelle mondiale régissent déjà le commerce de certaines marchandises, comme la mangue – produit largement commercialisé –, conformément à la NIMP n° 46 qui porte sur les normes pour des mesures phytosanitaires relatives à des marchandises. Les NIMP relatives aux denrées de base qui nourrissent des millions de personnes dans le monde revêtent une importance tout aussi cruciale, et celles sur la banane et le taro frais seront publiées prochainement. En collaboration avec un groupe d’experts internationaux, la CIPV élabore ces normes, dont les dernières seront prochainement soumises à consultation auprès des parties contractantes à la CIPV et des organisations régionales de la protection des végétaux. Des normes relatives aux semences de haricot et aux agrumes sont également en cours d’établissement.

L’accès à la nourriture devient encore plus difficile lors des crises humanitaires, qu’elles soient dues à un conflit, à une mauvaise récolte ou à une catastrophe naturelle. La distribution de l’aide alimentaire comporte elle aussi des risques phytosanitaires. Les denrées et les cargaisons peuvent transporter accidentellement des agents pathogènes susceptibles de nuire non seulement au pays bénéficiaire, mais aussi à la production agricole de toute une région. C’est pourquoi les normes phytosanitaires doivent également être appliquées. Pour remédier à ce problème, la CIPV a adopté une recommandation mondiale visant à renforcer la préparation phytosanitaire des pays en situation d’urgence. La CIPV collabore également activement avec un groupe d’experts internationaux issus d’organisations humanitaires à l’élaboration de NIMP destinées à faciliter la livraison de l’aide d’urgence en toute sécurité.

Atteindre la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale est une entreprise de longue haleine. L’action de la CIPV ne se limite pas à ce qu’elle peut accomplir aujourd’hui, elle comprend aussi la formation de la prochaine génération de professionnels de la santé des végétaux. Nous nous sommes associés à l’Académie numérique de la FAO pour créer le Campus de la CIPV sur la santé végétale, une plateforme en ligne qui propose des cours destinés à former la nouvelle génération de spécialistes de la santé des végétaux.

Le rapport sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde conclut que les investissements durables et l’innovation institutionnelle, entre autres, sont essentiels pour renforcer la résilience face à l’insécurité alimentaire. Nous souscrivons pleinement à cette approche et appelons donc les pouvoirs publics, les bailleurs de fonds, les partenaires et les organisations concernées à investir dans la santé des végétaux, que ce soit en renforçant les systèmes phytosanitaires nationaux, en créant ou en actualisant les cadres réglementaires qui favorisent la protection des végétaux, ou encore en investissant dans la formation universitaire en santé végétale et dans la recherche dans le domaine phytosanitaire.

Nous connaissons les géants auxquels nous sommes confrontés – les organismes nuisibles et la faim persistante – mais nous disposons des outils et des systèmes nécessaires pour soutenir la lutte mondiale contre ces fléaux. L’avenir est à portée de main. Nous devons agir dès à présent et ne jamais relâcher nos efforts jusqu’à bâtir un monde libéré de la faim et où nul n’est laissé pour compte.

Découvrez la vidéo sur le rapport sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2025 et la présentation du rapport par l’Économiste en chef de la FAO, Máximo Torero Cullen.

Le rapport sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2025 a été élaboré conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

SOFI2025 #FAO #NIMP #SantéDesVégétaux #ProtectionDesVégétaux #CampusDeLaCIPV

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