logo IPPC
      FAQ            S'identifier

La CIPV promeut la science et la technologie pour préserver la production et le commerce de mangues au Mali

Posted on ven, 15 Mar 2024, 07:44

Responsive image

© FAO/Anita Tibasaaga

Moustafa Coulibaly et sa famille travaillent dans la production de mangues depuis une cinquantaine d’années. M. Coulibaly et ses frères appartiennent à un groupe de 15 agriculteurs qui exploitent une mangueraie de 4,5 hectares dans la localité de N’toubana, dans la région de Koulikoro, dans le sud-ouest du Mali. Alors même que le groupe parvient à produire plusieurs tonnes de mangues, essentiellement pour la vente mais aussi pour la consommation domestique, la mouche des fruits (Bactocera dorsalis), l’une des espèces de mouches des fruits les plus répandues, détruit la majeure partie de la production à chaque saison.

«La gestion et la prévention de la mouche des fruits sont essentielles pour préserver la production de mangues dans cette zone», a déclaré M. Coulibaly. «Dès que la saison des pluies démarre, le cauchemar démarre lui aussi, car c’est le moment où la population de mouches des fruits explose et où les dégâts commencent. Nous utilisons plusieurs méthodes pour gérer et traiter la mouche des fruits, notamment des pièges à phéromones, mais sans grand succès», a-t-il ajouté. Malgré leurs efforts, les producteurs de mangues voisins ne parviennent pas à enrayer la mouche des fruits, si bien que le problème persiste.

Avec sa nouvelle initiative intitulée Programme phytosanitaire pour l’Afrique (PPA), le Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) entend redonner espoir aux agriculteurs comme M. Coulibaly, en permettant au personnel phytosanitaire des organisations nationales de la protection des végétaux (ONPV) d’utiliser des méthodes scientifiques avancées pour surveiller activement les organismes nuisibles et collecter des données afin de réagir rapidement face à des organismes nuisibles tels que la mouche des fruits et la chenille légionnaire d’automne.

Le Mali est l’une des premières régions productrices de mangues en Afrique. D’après la Direction de la protection des végétaux du Mali, qui est également l’ONPV du pays, les exportations de mangues se chiffrent chaque année à environ 8 milliards de francs CFA, soit 14 millions d’USD. Selon la Banque mondiale, en 2015, le Mali a produit 600 000 tonnes de mangues pour une valeur de 30 millions d’USD à l’exportation. Néanmoins, à cause de la mouche des fruits, des importateurs tels que l’Union européenne ont déjà intercepté par le passé des exportations de mangues en provenance du Mali.

Dans le cadre du PPA, le Secrétariat de la CIPV collabore avec l’ONPV et le Ministère de l’agriculture et du développement rural du Mali afin d’aider le personnel phytosanitaire, notamment les techniciens de terrain, à utiliser les technologies modernes pour surveiller activement les organismes nuisibles et améliorer la collecte, le stockage et la récupération des données à l’aide de tablettes informatiques équipées d’un logiciel proposé par le PPA. Ces outils devraient aider l’ONPV à prendre des décisions plus rapides, davantage éclairées et plus opportunes afin de prévenir la mouche des fruits et d’autres organismes nuisibles ayant une incidence significative sur l’environnement et l’économie du pays. Le Mali est l’un des 11 pays qui participent à la phase pilote du PPA.

Engagement pour la transformation du Mali

Par le biais du PPA, le Secrétariat de la CIPV vise à protéger la santé des végétaux, l’agriculture et les ressources naturelles contre l’introduction et la dissémination des organismes nuisibles aux végétaux. Il entend également favoriser l’innocuité du commerce et élargir l’accès des produits agricoles aux marchés internationaux et régionaux en aidant les ONPV à se conformer aux normes internationales pour les mesures phytosanitaires. Le leadership, la gouvernance et les partenariats sont donc essentiels pour atteindre ces objectifs et appliquer efficacement le programme.

Pour mettre en œuvre le PPA au Mali, le Secrétariat de la CIPV travaille en étroite collaboration avec le Ministère de l’agriculture et la représentation de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans le pays.

«Le Mali se félicite du PPA. Il s’agit d’une intervention bien structurée qui fait appel à la science moderne pour lutter efficacement contre les organismes nuisibles tels que la mouche des fruits», a déclaré le Ministre de l’agriculture du Mali, M. Lassine Dembele, lors d’une réunion avec le Secrétaire de la CIPV, M. Osama El-Lissy, à l’occasion de la tournée de ce dernier en mars 2024 dans les pays pilotes du PPA en Afrique de l’Ouest.

«Le PPA poursuit les efforts déployés par le ministère, notamment en matière de développement des capacités, et permettra de renforcer considérablement les connaissances du personnel phytosanitaire. La mangue est une culture très importante pour le Mali, mais les organismes nuisibles comme la mouche des fruits nuisent gravement à sa production. Si nous parvenons à éradiquer cet organisme nuisible, nous réussirons à préserver la mangue et les revenus de nos agriculteurs», a-t-il ajouté.

M. Dembele a également indiqué que le ministère «dispose de tous les services nécessaires pour effectuer ce travail et qu’il soutiendra de façon coordonnée le point de coordination national en lui fournissant le matériel requis».

enter image description here

© FAO/Anita Tibasaaga

«Le PPA est une aventure, et le Secrétariat de la CIPV est résolu à fournir aux ONPV d’Afrique les outils et les données scientifiques qui leur permettront de renforcer la sécurité alimentaire, le commerce et le développement économique en luttant le plus efficacement possible contre les organismes nuisibles», a déclaré le Secrétaire de la CIPV, M. Osama El-Lissy.

«Le Secrétariat est convaincu que le PPA améliorera la production agricole et permettra au Mali de développer les capacités nécessaires pour détecter et prévenir les organismes nuisibles, notamment ceux d’apparition récente. Il est de notre responsabilité collective d’aider les agriculteurs à obtenir davantage de récoltes que de pertes. Nous fournirons les outils, le matériel de terrain et l’assistance technique nécessaires à cette fin», a-t-il ajouté.

Le représentant de la FAO au Mali, M. Mohamadou Mansour N’Diaye, a remercié le Secrétariat de la CIPV et s’est engagé à soutenir «la coordination et la mise en œuvre efficaces du PPA au Mali».

Ont participé à la réunion M. Descartes Koumba, fonctionnaire agricole, Mme Anita Tibasaaga, chargée de communication au Secrétariat de la CIPV, M. Adama Diarra, de la FAO au Mali, et Mme Bassa Diani, cheffe de cabinet du Ministère de l’agriculture du Mali.

Sur le terrain

L’ONPV a organisé une réunion de travail au cours de laquelle des membres clés du personnel phytosanitaire ont présenté les activités actuellement menées dans le cadre de programmes de surveillance nationaux pour lutter contre la mouche des fruits et la chenille légionnaire d’automne. Les mesures de lutte contre la chenille légionnaire d’automne ont porté sur l’efficacité de la communication et de la sensibilisation à cet organisme nuisible, ainsi que sur la formation d’équipes de surveillance au niveau des villages. Pour lutter contre la mouche des fruits, l’ONPV a collaboré avec des fermes-écoles afin de surveiller l’organisme nuisible et d’émettre les alertes nécessaires.

L’équipe s’est rendu dans la mangueraie de Moustafa Coulibaly et a effectué des démonstrations d’utilisation du logiciel du PPA, notamment pour la surveillance de la mouche des fruits. Grâce aux tablettes informatiques fournies par la CIPV via le PPA, les techniciens de terrain ont cessé d’utiliser des formulaires papier pour la collecte des données, au profit d’un système automatisé qui permet de faciliter, d’accélérer et de sécuriser la saisie, le stockage et la consultation des données. Afin d’assurer une prise de décision efficace et la confidentialité des données, chaque pays pilote gère sa propre base de données, qu’il s’agisse de l’accès, du partage ou de la modification des données sur la plateforme.

«Le développement des capacités phytosanitaires est essentiel pour le Mali. Je remercie le Secrétariat de la CIPV d’avoir mis en place le PPA et je m’engage à soutenir son succès au Mali», a déclaré le directeur de l’ONPV du pays, M. Halidou Mohomodou. Il a indiqué que le Mali entend procéder à une évaluation des capacités phytosanitaires afin de déterminer les lacunes de son système phytosanitaire et les moyens de le renforcer.

Share this news

Subscribe

  • Don't miss the latest News

    If you have already an IPP account LOGIN to subscribe.

    If you don't have an IPP account first REGISTER to subscribe.

Subscribe to the IPPC Newsletter