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Le Sénégal consolide son système phytosanitaire

Posted on mer, 24 Avr 2024, 11:28

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© Direction de la protection des végétaux du Sénégal

Grâce à sa participation à diverses initiatives nationales et internationales, le Sénégal a enregistré, au cours de la dernière décennie, des succès notables dans le renforcement de son système phytosanitaire. Ces progrès ont contribué à la forte production céréalière du pays et à la hausse du volume des exportations de céréales et d’autres produits d’origine végétale. Au Sénégal, l’agriculture contribue à hauteur de 15 pour cent au produit intérieur brut (PIB) et emploie 40 à 60 pour cent de la population. Néanmoins, le pays le plus occidental d’Afrique est confronté aux effets néfastes des changements climatiques, notamment leur impact sur les apparitions d’organismes nuisibles, sur la production et la productivité agricoles et sur l’environnement. Grâce à un projet intitulé «L’ePhyto de la CIPV et l’évaluation des capacités phytosanitaires», coordonné par le Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), le Sénégal a pu renforcer ses capacités phytosanitaires par le biais de deux processus majeurs: l’adoption de la solution ePhyto de la CIPV et l’évaluation des capacités phytosanitaires. Le projet a été mis en œuvre de janvier 2022 à juin 2023, grâce à un financement de l’Agence allemande pour la coopération internationale (GIZ) et au soutien de l’Alliance mondiale pour la facilitation du commerce et du Centre international de calcul des Nations Unies (CIC). La double approche visant à améliorer le système phytosanitaire au Sénégal a permis au pays d’attirer et d’obtenir davantage de soutien technique et financier de la part des partenaires internationaux.

Solution ePhyto de la CIPV

Le projet a permis au Sénégal de commencer à mettre en œuvre la solution ePhyto de la CIPV et d’abandonner les certificats phytosanitaires papier au profit des certificats électroniques (ePhytos) lors des échanges avec ses partenaires commerciaux. Le commerce international des végétaux et des produits agricoles est désormais plus rapide et moins coûteux (réduction des frais de transport et d’impression des certificats), l’échange d’informations est plus fiable et les interruptions du commerce sont réduites au minimum. La solution ePhyto de la CIPV permet aux pays disposant d’un système national de se connecter directement à un serveur central – la plateforme – ou d’utiliser le Système national générique ePhyto (GeNS) pour ceux qui ne disposent pas d’un système national, et ainsi d’échanger efficacement des ePhytos avec de nombreux pays.

Grâce aux fonctions de signature et de paiement électroniques proposées par la solution ePhyto de la CIPV, le Sénégal devrait améliorer ses relations commerciales avec les autres pays. En outre, le paiement électronique contribue à renforcer les capacités de l’organisation nationale de la protection des végétaux (ONPV) en matière de planification, d’archivage et de gestion globale des opérations. L’utilisation d’ePhytos devrait permettre de simplifier le travail de la Direction de la protection des végétaux (ONPV du Sénégal) et d’améliorer les opérations commerciales des acteurs privés et publics.

Évaluation de la capacité phytosanitaire et ses conséquences

Le Sénégal a mené avec succès pendant six mois une évaluation des capacités phytosanitaires (ECP) de son système phytosanitaire national, que les parties prenantes nationales ont validée en mai 2023. Parmi les parties prenantes figuraient des représentants du Ministère de l’agriculture et de l’équipement rural, du monde universitaire et du secteur privé, notamment des associations de producteurs ainsi que des organisations d’exportateurs et d’importateurs. Les parties prenantes ont évalué le système phytosanitaire du pays, notamment en visitant l’aéroport, les ports d’entrée, les services de contrôle phytosanitaire, les laboratoires de diagnostic et les sites de production. Elles ont effectué des évaluations techniques, déterminé les problèmes à résoudre et contribué à l’élaboration d’une solide stratégie nationale de renforcement des capacités phytosanitaires en vue d’améliorer la sécurité sanitaire des aliments et de faciliter le commerce international. Le Sénégal a déjà commencé à mettre en œuvre la stratégie.

Le pays a également déterminé qu’il était nécessaire de réviser son cadre juridique, en l’alignant sur la CIPV et les accords sanitaires et phytosanitaires (SPS) de l’Organisation mondiale du commerce, ce qui permettra de remédier aux lacunes de la législation phytosanitaire nationale relevées grâce à l’ECP. Actuellement, le Sénégal se concentre sur quatre piliers pour mettre en œuvre son plan national: l’actualisation du cadre législatif national, le renforcement de la capacité opérationnelle du système phytosanitaire national, l’amélioration des compétences du personnel de l’ONPV, ainsi que la communication et la collaboration entre les parties prenantes nationales. L’ECP et la stratégie nationale de renforcement des capacités phytosanitaires qui en découle soutiendront la mobilisation des ressources en faveur de la santé des végétaux.

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© Direction de la protection des végétaux (DPV) du Sénégal

Des efforts conjoints pour améliorer la capacité phytosanitaire du Sénégal

La volonté du Sénégal d’utiliser les résultats de l’ECP pour améliorer la santé des végétaux et les capacités phytosanitaires du pays porte ses fruits. En novembre 2023, le [Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce (STDF)][4] a alloué 830 000 USD à un projet intitulé «Renforcement des capacités phytosanitaires pour contribuer à la sécurité alimentaire et au développement des exportations de produits horticoles du Sénégal». Le projet constitue une victoire pour le Sénégal et un exemple à suivre pour les autres pays. Il vise à renforcer le système phytosanitaire national en améliorant les capacités de coordination tout en appliquant les normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMP). Parmi les mesures proposées figure le renforcement des capacités de l’ONPV concernant l’analyse des risques, la surveillance des organismes nuisibles et la mise en place de procédures de contrôle et de certification conformes aux NIMP. Le projet prévoit également la mise en place d’un système de gestion des données phytosanitaires pour permettre la traçabilité et la reproductibilité des bonnes pratiques, ainsi que la révision de la législation phytosanitaire. «L’expérience du Sénégal illustre la volonté des pays de renforcer et d’améliorer leurs systèmes phytosanitaires. Le Sénégal est désormais un leader de l’excellence phytosanitaire en Afrique, grâce à la validation de son ECP, à la mise en œuvre de la solution ePhyto de la CIPV et à sa capacité à attirer des fonds pour son projet d’amélioration du système phytosanitaire», a expliqué le Secrétaire de la CIPV, M. Osama El-Lissy.

Le STDF a été créé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il s’agit d’un partenariat mondial visant à renforcer les capacités sanitaires et phytosanitaires dans les pays en développement. Le STDF accorde des dons pouvant aller jusqu’à 1 million d’USD à des projets portant sur des enjeux tels que la sécurité alimentaire et la santé animale et végétale, et des initiatives visant à réaliser le Programme de développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030.

Le projet au Sénégal sera mis en œuvre par le Comité de Liaison Entrepreneuriat-Agriculture-Développement (COLEAD), qui possède des décennies d’expérience dans la mise en œuvre de programmes d’assistance technique en Afrique, et plus particulièrement au Sénégal. Le COLEAD entretient avec le Secrétariat de la CIPV un partenariat de longue date destiné à renforcer les capacités sanitaires et phytosanitaires (SPS) des secteurs public et privé dans les pays du Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP).

L’expérience réussie du Sénégal constitue un bon exemple de l’utilité de la collaboration entre les institutions et les organisations en vue d’améliorer la santé des végétaux. Cette expérience illustre également l’importance d’accorder la priorité à la santé des végétaux et de disposer de systèmes phytosanitaires solides.

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