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S'adapter à un monde en mutation: entretien avec le Président de la CMP

Posted on ven, 12 Mar 2021, 15:30

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© FAO/Giulio Napolitano

M. Francisco Javier Trujillo Arriaga est le point de contact de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) au Mexique et le Directeur général de Senasica, l'agence mexicaine chargée des mesures sanitaires et phytosanitaires. Depuis 2018, il occupe le poste de Président de la Commission des mesures phytosanitaires (CMP), l'organe directeur de la CIPV chargé d'adopter les normes internationales pour les mesures phytosanitaires. La quinzième session de la CMP, qui se tiendra la semaine prochaine, clôturera le mandat exceptionnellement long de trois ans de M. Trujillo à la présidence de la CMP, un mandat marqué par de nombreuses réussites et de multiples défis. «Assurer la continuité des travaux de la CMP au cours de l'année écoulée a constitué un véritable défi», a reconnu M. Trujillo. Pendant la dernière année de son mandat, M. Trujillo a dû composer avec une crise mondiale sans précédent dont les répercussions ont inévitablement affecté les activités de la communauté phytosanitaire mondiale.

«Responsabilité et adaptabilité sont les maître-mots pour gérer efficacement la crise de la COVID-19 et traverser ce moment si particulier que nous connaissons actuellement», a-t-il expliqué. Néanmoins, malgré toutes les difficultés qu'elle a entraînées, le Président de la CMP a estimé que l'épidémie de COVID-19 a permis de sensibiliser aux risques sanitaires (et phytosanitaires) associés au déplacement des personnes à travers le monde, et à l'importance d'adopter des mesures préventives pour atténuer et contenir la propagation du virus dans de nouvelles zones. Dans un monde globalisé où le nombre de personnes, de marchandises et de véhicules en circulation ne cesse d'augmenter, sans qu'il soit tenu compte des répercussions potentielles des changements climatiques sur le cycle de vie et la propagation des organismes nuisibles, les risques pesant sur la santé des végétaux deviennent de plus en plus préoccupants. «En prévenant la dissémination et l'introduction des organismes nuisibles et des maladies des végétaux à travers le monde, les pouvoirs publics, les agriculteurs et les autres acteurs de la chaîne alimentaire – comme le secteur privé – peuvent garantir l'accès à des aliments de qualité et éviter des pertes qui se chiffrent à plusieurs milliards d'USD», a souligné M. Trujillo.

L'adoption de mesures d'atténuation est essentielle si l’on veut limiter les risques sanitaires et phytosanitaires liés aux voyages et aux échanges internationaux. Or, pour ce faire, il faut que les mesures prises au niveau des pays tiennent compte des «politiques normalisées et des mécanismes internationaux mis en œuvre aux niveaux régional et mondial». Notre époque est marquée non seulement par une pandémie et une urgence sanitaire mondiale, mais aussi par la numérisation massive, une révolution technologique, de nouveaux accords et circuits commerciaux et une crise environnementale. Dans ce nouveau contexte, il est essentiel de coopérer et d'harmoniser les mesures au niveau international. Pour s'adapter à cette nouvelle situation, le Mexique a commencé à accepter les certificats phytosanitaires électroniques afin de pérenniser l'innocuité de l'approvisionnement alimentaire pendant la crise de la COVID-19, a expliqué M. Trujillo. «Dans un monde entièrement numérisé, où la numérisation ne concerne pas seulement la technologie, mais aussi l'évolution des mœurs, la certification électronique est devenue une réalité», a-t-il indiqué.

Revenant sur les trois principales réalisations de son mandat, M. Trujillo a évoqué: la proclamation de l'Année internationale de la santé des végétaux, qui «a enfin permis de faire reconnaître l'importance de la santé des végétaux dans la réalisation du Programme de développement durable à l'horizon 2030»; le développement de la certification électronique, que la CMP promeut depuis 2011; et l'augmentation des ressources budgétaires de la CIPV issues du Programme ordinaire de la FAO. «Pendant de nombreuses années, le Secrétariat de la CIPV s'est démené afin d'obtenir un financement durable pour mener à bien ses activités. Ce financement permettra au Secrétariat de la CIPV d'aider la communauté de la CIPV à élaborer des normes phytosanitaires relatives aux produits et aux filières, à numériser les certificats phytosanitaires, à mettre en œuvre les normes de la CIPV et à assurer le renforcement des capacités», a-t-il ajouté.

«Chaque organisation nationale de la protection des végétaux doit avoir la capacité opérationnelle, économique et scientifique d'être attentive et informée face aux risques phytosanitaires, de détecter rapidement les organismes nuisibles et de prendre ensuite les mesures nécessaires pour les contenir et les éradiquer», a déclaré le Président de la CMP. Enfin, M. Trujillo a rappelé que la CMP est la seule instance mondiale habilitée à répondre à ces défis majeurs. «L'adoption du nouveau Cadre stratégique de la CIPV pour 2020-2030 permettra sans aucun doute de fixer de nouvelles priorités et de faciliter la transition vers ce scénario de mutation mondiale», a-t-il conclu.

Pour de plus amples renseignements sur la quinzième session de la Commission des mesures phytosanitaires, voir la page suivante: www.ippc.int/fr/cpm-sessions/cpm-15.

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